Les légendes du lieu et du nom existent partout. Sont-elles réellement des histoires vraies ? Sans quoi à chaque pas que je devrais faire, je devrais écrire une histoire. Autrement dit, les choses font des histoires. Je suis inclinée à faire des histoires de toutes choses. Exister, si une histoire pour toi a de l’importance, raconte-là ! Tous les lieux et tous les noms font des histoires. Ou bien, n’existe-t-il pas une possibilité de ne rien écrire, pour tout raconter ? Ce sont des moyens de tenter l’expérience, de ce qui se raconte ou pas.
J’aurais bien aimé être de la région pour raconter l’histoire de ma vie. J’aurais bien aimé être de la famille, à l’époque où l’on racontait des histoires de ce genre. Pour mieux comprendre l’existence, j’aurais bien voulu être quelqu’un. Pour faire partie de la fête, ou pour entrer dans le mystère, qui a eu lieu au moment de la disparition des histoires naturelles, j’aurai bien voulu sortir mon carnet de notes.
Oyez ! Lorsque apparait soudainement un petit esprit sorti d’un livre d’histoires, dans le creux de la veste, que vous portez sur vous, et que vous avez oublié depuis longtemps de porter, il y a un petit livre d’histoires que vous allez raconter.
Il est trop simple de commencer par un nom, du style, la Mère Marie, la très ravissante figure de Saint Antoine, gracieusement bénie et contemplée pour ses atours devant Sainte Marie-Des-Anges, le collège, où ma mère a fait la Ière maturité fédérale du canton en 1946, et où moi, j’ai fait ensuite la Ière Communion.
Outre l’écriture, les légendes parlent souvent des aventures entre les lieux et les noms. Pour ce qui est du quartier, tout est à redéfinir, maintenant on trouve deux noms pour une même rue. A croire qu’il faut vivre deux fois pour faire une seule et même chose, ou passer deux fois au même endroit pour être en accord avec le nom. Le commun des mortels n’existe pas, mais il faut croire au commun des choses.
Pour les lieux, c’est un peu plus difficile, car il faut se concentrer sur la carte. C’est écrit si petit, qu’on perd du temps, et qu’on ne passe jamais deux fois au même endroit. Et pour les gens, ce serait vraiment curieux et complexe. Comment savoir si je suis la même personne, ou une autre personne, avec deux noms différents. Ce n’est pas si simple d’exister ! Pour être unique, il faut se simplifier la vie. Mais si la vie se complique, à quoi ça sert d’être unique ?
Autrefois, en arrivant en Valais, on s’asseyait sur un banc, et on parlait avec la personne assise à ses côtés. Aujourd’hui, en venant en Valais, on téléphone à son copain, pour lui envoyer un Sms, pour lui demander ce qu’il fait. À présent, je m’assois à la table et j’écris, mais avant cela je m’essuie les pieds sur le paillasson avant d’entrer. Car ailleurs, les gens s’essuient sur les paillassons du voisin.
En Syrie, aucun problème, il n’y a pas de paillassons devant les maisons, parce qu’il n’y a plus de murs. Sur la table, à présent, je ne peux plus écrire, car tu y as mis tes pieds sur en arrivant. En Valais, on se croirait parfois dans un western.
Il y a toujours une croix à laquelle on peut s’accrocher, quand on décide de se taire. Mais, il n’y a jamais un train, qui s’arrête dans une gare condamnée. Il faut toujours se dire, que les dépenses sont plus valables que les économies. Et que celui qui ne cherche pas à consommer rapidement, finit toujours par se casser la gueule. Si j’ai bien compris, que le temps ne coûte rien, et que la vie à un prix, comment le calcul peut-il combler le vide et l’absence ?
Il faut au quotidien s’apercevoir, ou faire semblant de s’être aperçu, depuis très loin et très longtemps, pour s’imaginer de la valeur des choses. Et plus modestement, de ce que l’on dépense au quotidien. Peu importe le temps qu’il fera demain, et même sans toi, comment poursuivre ? Ce qui se dépense n’a rien à voir avec la vie. Ce qui est gagné est plus embêtant, parce qu’il doit un jour se redonner, ou alors il se dépense par lui-même, parce qu’il n’y a pas envie d’être consommé.
Il y a toujours la croix à laquelle je pense, et j’aimerai bien être celle dont fera partie un jour tous ceux qui s’y accrochent. Les mots sont sacrés, et les morts sont consacrés, les bonbons sont sacrément bons, et les livres sont parfois sacrifiés. Seule la question de la vie se consacre à trouver les mots bons pour se sacrifier. Toujours avec les meilleurs des mots, il faut en trouver un qui soit le bon. La vie et la mort sont deux mots, qui nous en disent long.
Mais, si je veux faire court, comment choisir le bon mot. Je choisis le mot, et c’est réglé. Le mot est parfait. Il suffit d’un mot, du mot, et tout est réglé. Voilà l’histoire du mot que je vais vous raconter.
Autrefois, …, Non, il était une fois, un mot,…